Hier, j’ai beaucoup râlé. Parce que c’est dans mes gènes. 

Mes petits gènes Français qui sentent le fromage et portent un béret. Mes gènes libres, mes gènes égaux, mes gènes frères. 
Ces petits-là. 
J’ai râlé parce que la France le fait souvent et m’en donne le droit. 

Le droit aussi c’est dans mes gènes. 
Alors hier j’ai râlé, parce que j’en avais envie, que j’en avais le droit et que je devais à mon pays d’exercer ce droit. 
Ce matin, j’ai serré le poing très haut et la mâchoire très fort.
Parce que c’est dans mes gènes, parce que j’en ai le droit, et parce que j’ai réfléchit toute la nuit. 
Réfléchir. J’ai le droit de faire ça aussi.


Et c’est alors que ce midi, contre toute attente et quitte à décevoir les vôtres, 
voilà que je souris. C'est léger, c'est discret, mais c'est là.

Je souris avec fierté, parce que mon pays est libre, plus libre que des centaines d’autres, et qu’il le revendique partout, tout le temps.


Je souris avec force, parce que les valeurs de mon pays ne se fusille pas, parce que la liberté est immortelle.

Je souris avec espoir, parce que même ce qui nous tue nous rend plus forts. Plus forts que vous, et pour toujours.  

Je souris avec mon pays, qui a des idées plein la tête et des crayons plein les mains, 
parce qu’on vous emmerde et qu’on en a le droit. 



(Illustration : 
http://tranchedecake.tumblr.com/ )



Je n’ai pas d’importance, et ça me va.

Si je repense aux questions passées par les petits tuyaux de mon cerveau, je me rends compte qu’elles restent d’une profondeur limitée.
Pas parce que je suis débile, j’aime à penser que plein de gens sont plus bêtes que moi.
Plutôt parce que j’ai pas le temps d’y passer trop de temps et que j’ai pas envie de le prendre.

Ce que j’ai compris, c’est que je ne suis personne à l’échelle du monde, mais que c’est justement ce qui m’autorise à m’en foutre.
Peu importe les questions que je me pose, peu importe où est ma place sur Terre, peu importe quel est le but de ma vie, 
peu importe qui suis-je, où vais-je : j’importe peu donc on s’en fout. 

Alors je fais les choses à l’échelle de ça. De ma toute mini-minuscule personne. 
Et j’essaye de les faire bien. Ca ne veut pas dire que je n’ai aucune ambition; ça veut juste dire que je suis réaliste quant à la grandeur de ce que je peux accomplir.
Je ne sauverai pas le monde -même pas une seule personne à mon idée- je ne ferai rien qu’on puisse raconter dans un livre d’histoire et personne ne se souviendra de mon nom. Et ça me va.
Ca diminue la pression voyez.
Et puis ça fait des bonnes surprises plus souvent.

Tenez, l’autre jour j’ai fait le compte est bon en regardant des Chiffres et des Lettres. 
Bah franchement, j’étais pas mécontente. Voire un peu hystérique.
J’ai aussi inventé une petite vinaigrette au poivron vert. Avec des tomates ça passait vraiment bien, c’était frais, estival. Sympa quoi.
Oh, j’ai appris à jouer une chanson en tapant sur un gobelet. J’ai regardé un tuto, j’ai bien tout refait plusieurs fois et tout, c’était pas évident. J’arrive même à chanter en même temps depuis pas longtemps. C’est stylé.
Et, le meilleur pour la fin, mon lapin commence à me suivre quand je l’appelle. Il marche derrière moi et tout, avec son petit pompon qui saute, je suis ra-vie.

Et tout ça, ça se passe dans cette vie où j’ai une famille riche en émotion, en style et en amour, et des amis débordant de drôlerie, de patience et d’olives vertes.
Donc franchement, c’est sûr que je danserai jamais comme Beyonce alors que j’ai ses fesses, et que je ne serai jamais aussi talentueuse qu’Emma Stone alors qu’elle a mon âge.
Mais moi je peux aller au McDrive en pyjama, monsieur.
Et ça quand même, c’est une petite joie qui ne s’achète pas. 



Courbatures et quinoa, bonjour !
Vous l’aurez compris, aujourd’hui je vous raconte comment mon premier soutien-gorge a ruiné ma vie.

La vie avant de mettre un soutien-gorge c’est une vie sans contrainte et sans complexe. Une vie de sac à dos,
de short de bain pour homme et de natation synchrofoirée entre cousines.
La vie après l’évaluation de ton bonnet, c’est la plaie de notre société. C’est quand t’arrêtes de mettre des vêtements en fonction de ton âge et des goûts de ta mère pour mettre ceux qui cachent au mieux ton derrière.
Voilà, c’est tout pile là. Tu achètes ton premier soutien-gorge et tu perds le droit d’en avoir rien à foutre de ton corps. 

C’est làààà ! 

Pour ma part ça fait bien 10 ans que c’est arrivé. Et ça ne rate jamais. Tous les ans, à l’approche du mois de mai, je réalise que c’est déjà presque l’heure d’être en maillot de bain de fille sur la plage. Autrement dit c’est le moment de l’année où tu es en sous-vêtements devant tout le monde et que c’est très très normal. C’est comme si tu étais dans une cabine chez Etam, qu’on ouvrait le rideau, que tout le magasin te reluquait de ouf et que tu disais «  Hé salut, on se fait un volley ? ».
Très très normal.  


Quoi qu’il en soit, c’est vers ce moment là que je comprends que ma seule chance d’avoir « un corps de rêve sur la plage »,
c’est de faire la sieste avec des claquettes.
Et c’est donc vers ce moment là que je décide, pour limiter les dégâts, de faire de la corde à sauter en bouffant du quinoa.
Un jour sur deux je suis motivée et l’autre je suis féministe. Style outrée de constater qu’on ne peut pas juste vivre avec son propre corps dans cette société où les dictats de la minceur foutent en l’air toute la confiance que tes parents ils ont mis à l’intérieur de toi …
Et là je bouffe un choco-suis’. NORMAL.
A la fin de la semaine j’ai tellement mal à mon ventre et à mes muscles que je m’étonne qu’on les voie si peu.
Mes muscles. Qu’on voie si peu mes muscles.

Bref. La vérité c’est que je suis une chose superficielle, cellulitique et gourmande et que pour la 10ème année consécutive j’ai décidé de m’en foutre.
Evidemment je vais continuer à manger de la soupe tous les soirs et je m’épilerai les jambes avant qu’arrive la saison off-pantalon.
Mais si malgré ça les filles sur les magasines sont toujours plus jolies que moi... bah j’achèterai plutôt des livres.

Tu verras, je cours comme une merde, mais je lis trop trop bien.
Beach Bisous.



Frein moteur et bêtise humaine, bonjour.
Aujourd’hui on apprend à ne pas tuer les gens.
Tout le monde le sait, la plupart du temps les gens ça sent pas bon, c’est pas malin et ça finit le jus d’orange sans le dire. 
Du coup avec l’adrénaline, l’impatience et les règles on a parfois envie de buter trois quat’ gars pour des raisons qui mériteraient, grand max, une tarte dans la gueule.
Je lance officiellement une chronique interne à mon blog. Vous y trouverez quelques astuces pour identifier les gens dits «  à la con » avant qu’ils ne vous pourrissent la vie, ainsi que quelques clefs pour désamorcer la grenade que sont vos poings et vos paroles.


Gens à la con : la prévention.

Partie 1

Astuce #1
L’idéal serait de ne jamais prendre le métro pour commencer. Wagons et couloirs représentent 70 à 80% des situations alerte-rouge-gens-à-la-con. Mais comme vous et moi sommes obligés de travailler et de nous déplacer pour ne pas mourir, je vous propose une solution dont l’efficacité n’est pas à 100% prouvée, maiiis qui peut faire la différence un jour de combo grève/canicule.


Exemple #1
« Tu marches lentement, okay. Mais marche droit nom de Dieu ! »


Souvent dans le métro on est un peu pressé. Soit parce qu’on est en retard, soit parce qu’on a peur de l’être, soit parce que le métro est un endroit terrifiant où même la loi de la jungle ne s’applique pas et qu’on donnerait père et mère pour revoir la lumière, même polluée, du jour parisien.
Et puis au milieu de toutes ces petites fourmis  angoissées, tu as les autres. Ils cherchent leur chemin, ou alors ils sont vieux, ou alors les deux. Alors ils sont lents, ils marchent en zigzag et ils prennent une place folle sans qu’on sache pourquoi. Un couloir, une seule personne lente et perdue au milieu et d’un coup tu ne peux plus passer nul part. A droite une poubelle, à gauche un mur ; impossible de progresser davantage.
Et là c’est le meurtre. La police, les menottes, la prison sans fenêtre ni Top Chef.
La mort pour ainsi dire.

Mon conseil : ralentir quelques secondes pour établir une stratégie. Ces gens vieux ou perdus ou les deux, ont besoin d’être rassurés. Ils ont besoin de contact humain, de chaleur et d’un peu de compagnie bordel !
Lancez donc un «  Bonjour ! » bien fort, qui fera se retourner la personne d’un côté, tandis que vous passerez de l’autre.
C’est tout bénef pour vous. Vous avez pu crier un bon coup tout en restant poli et vous voilà à nouveau en route vers votre destination initiale.

Et voilàààà ! Tu es libre, tu n'as pas de sang sous les ongles et un des 300 000 gens à la con que tu croiseras est déjà derrière toi. 

Enjoy petit, la vie est ton amie, et moi aussi. 




Papier bulles et soirée mousse, bonsoir.
Vous l’aurez compris, aujourd’hui au bureau, on déménage.
Et dans déménage, il y a « dé ». Comme dé-part, et pot du même nom. 
Et qui dit pot de départ, dit zéro méninges, zéro ménage et big boss en nage.

Imaginez-vous le pot de départ d’un type qui est dans la boite depuis 10 ans, que tout le monde adore parce qu’il est sympa, qu’il bosse bien et qu’il fait des cookies.
C’est déjà la grosse soirée. Vas y qu’on se photocopie les fesses et qu’on vandalise les murs.

Et bien ce soir, c’est cette soirée sauf que tous les employés fêtent leur départ en même temps.
C’est un dancefloor de 100 personnes, c’est une chenille qui redémarre.
En avant les voyageurs, dans les couloirs jusqu'à 5h.

Alors parlons peu, parlons bien.
En tant que stagiaire toute neuve d’à peine un mois, il va falloir la jouer hyper finasse. 



1) Tu boiras du cidre doux.
C’est meilleur quand c’est brut mais c’est pas le but. L’objectif c’est de faire partie de la soirée mais de pouvoir rentrer à la maison sur tes pieds.

2) Tu danseras le Mia. Pas de folies chorégraphiques, ils doivent savoir que tu es là mais ne pas voir que toi.

3) Tu  fermeras les yeux sur tous les potins.Gamelles sur les fesses ou avec la langue, tu n’as rien vu, tu ne sais rien. Et même si tu savais, tu ne dirais rien à personne because you don’t speak french at all du tout, anyway, so, voilà.


Je pense que je suis prête. Bon euh, j’ai peur hein. Mais tu vois, je suis une stagiaire adulte de 23 ans. Si j'suis pas cap de manger des ‘cahuètes et du saucisson jusqu’au matin, comment veux-tu qu’ils me respectent assez pour me donner des tickets resto ?

Nan vraiment. Ca va être long, ça va être fatiguant, ça va nécessiter une endurance oculaire colossale et des pieds plats solides, mais je vais le faire les gars.
Pour toi, pour moi, pour le demi million de dollars que je dois à ma banque en échange de 4 ans d’école de pub, pour l’amour des mots, pour l’ambition d’une vie et parce qu'à force d'en parler j'ai super envie.

Bon, alors j’y vais.
Et comme disent les vigiles de Décathlon : à demain, si Dieu le veut.